Lettre de liaison n°9 - 01 2019

Cher camarade,Madame, Monsieur,
En ce début d’année 2019 sur laquelle planent de nombreuses incertitudes, il n’est pas inutile d’essayer de faire preuve d’un peu d’optimisme et d’espérer en des temps plus apaisés.

Aussi, j’adresse à chacun d’entre vous, ainsi qu’aux membres de vos familles, mes très chaleureux et sincères vœux de bonne et heureuse année. Je souhaite plus particulièrement bon courage et un retour rapide à meilleure santé à celles et ceux qui, pour eux-mêmes ou un proche, sont confrontés à la maladie.

Au cours de l’année 2018, nous avons appris le décès de 5 camarades, dont l’un survenu en 2016,  ainsi que celui de 8 veuves d’aveugle de guerre. Je renouvelle mes condoléances aux familles endeuillées et les assure du soutien de la Fondation en cas de nécessité.

4 Allocations décès ont été versées en 2018 aux conjoints survivants et 85 ballotins de chocolat ont été envoyés début décembre. Nous sommes toujours très sensibles aux messages de remerciements écrits ou téléphoniques accusant réception de cet envoi qui témoignent des liens qui perdurent malgré la distance et les années qui passent.

La fin de l’année 2018 a été marquée par la célébration du centenaire de la création de l’Union des Aveugles de Guerre. Malgré les événements qui se sont déroulés à Paris, le programme a pu être maintenu permettant ainsi de rendre hommage dignement à la mémoire des aveugles de guerre (voir article dans cette lettre).

Parallèlement à ses actions de soutien à la recherche médicale en ophtalmologie et aux structures méritantes oeuvrant au bénéfice des aveugles, la Fondation poursuit les missions sociales de l’UAG en apportant aide et assistance aux aveugles de guerre et à leur famille. Le financement de toutes ces actions et du fonctionnement de la Fondation est réalisé grâce au produit du placement du patrimoine transmis par l’UAG complété par les apports de dons et de contribution de soutien.

Aussi, je souhaiterais exprimer ma profonde gratitude aux  camarades et aux veuves qui ont manifesté par un don leur intérêt et leur reconnaissance pour l’implication de la Fondation dans la défense de leurs droits. Je n’oublie pas dans ces remerciements les autres généreux donateurs, dont plusieurs enfants d’aveugle de guerre,  ainsi que nos camarades de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête pour leur soutien financier reconduit pour l’année 2019.

En réponse à des interrogations qui nous sont parvenues, nous précisons que l’augmentation du montant de votre pension militaire d’invalidité ou de conjoint survivant que vous avez constatée en décembre est due au rattrapage de la revalorisation du point d’indice selon les modalités exposées dans la lettre de liaison n°8 du mois de novembre. Comme le point de retraite, le point d’indice PMI n’est malheureusement pas indexé sur l’inflation. Cela conduit, malgré les revalorisations, à créer un différentiel entre l’augmentation du coût de la vie et l’évolution des pensions. C’est une situation que dénoncent les associations d’anciens combattants et de victimes de guerre. 

Dans quelques semaines, la Fondation des Aveugles de Guerre, au côté des associations membres du Comité d’Entente des Grands Invalides de Guerre, célébrera le centenaire de la loi du 31 mars 1919 instaurant le droit à reconnaissance et à réparation pour les  mutilés de guerre. Espérons que cette commémoration soit l’occasion pour la Nation de se rappeler qu’elle a une dette à l’égard de tous ceux, qui pour assurer sa défense ou du fait des circonstances de la guerre, ont subi un préjudice. Il est important de rester solidaire et vigilant pour s’opposer à ce que, sous prétexte de contraintes budgétaires ou de diminution du nombre de pensionnés, s’installe une insidieuse remise en cause du droit à reconnaissance et à réparation dont pourraient peu à peu être victimes les ressortissants actuels ou futurs du code des Pensions Militaires d’Invalidité et de Victimes de Guerre.

En vous renouvelant mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année, je vous assure de mon sincère et fidèle dévouement.

Pierre Tricot

Président

In memoriam

Madame Solange CAMPAGNOLI, veuve de notre camarade Lino CAMPAGNOLI, le 15 novembre 2018, à l’âge de 86 ans.

Madame Germaine REBJOCK, veuve de notre camarade René REBJOCK, le 11 novembre 2018, à l’âge de 86 ans

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Un recueil de poèmes par et pour les aveugles de guerre

Pour marquer la célébration, en décembre 2018,  du centenaire de la création de l’Union des Aveugles de Guerre, la Fondation a fait réaliser un recueil de poèmes composés par des aveugles de guerre représentant les différentes générations du feu. Ces textes sont accompagnés de poésies à travers lesquelles d’autres  auteurs ont souhaité également rendre hommage à leurs amis aveugles de guerre.

La plupart de ces cinquante textes a été publiée dans « Le journal des soldats blessés aux yeux », le bulletin d’information de l’Union des Aveugles de Guerre paru de janvier 1919 à octobre 2015. Leur réédition  permet de mettre ses témoins dans la lumière en leur donnant à nouveau la parole.

Si vous êtes intéressé pour recevoir un exemplaire de ce recueil, vous êtes invité à prendre contact avec le secrétariat de la Fondation qui procédera gratuitement à son expédition à l’adresse communiquée. 

Si vous souhaitez recevoir d’autres exemplaires, en même temps ou plus tard, il vous sera demandé une participation de 17,00 € par exemplaire correspondant à son coût de revient pour la Fondation.

couverture et 4ème de couverture

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 Centenaire de l’UAG

Les traditionnelles journées des retrouvailles, organisées à paris les 7 et 8 décembre, ont constitué le cadre de la célébration du centenaire de la création de l’Union des Aveugles de Guerre.

Les camarades, conjoints, veuves, enfants et amis ayant répondu à l’invitation de la Fondation se sont retrouvés le vendredi 7 décembre après-midi pour participer à la visite de l’Hôtel de Salm qui accueille le musée de la Légion d’Honneur et la résidence du Grand Chancelier de l’Ordre. La trentaine de participants a ainsi bénéficié d’une très intéressante visite commentée du musée assurée par M. Gassier, professeur d’histoire, et des salons de réception sous la conduite de M. Minjollet, administrateur du palais. A l’issue de ces visites, le groupe a été reçu par le Général d’Armée Benoît Puga, Grand Chancelier de l’Ordre de la Légion d’honneur, accompagnée de son épouse, autour d’un verre de l’amitié. Le président de la Fondation a remercié le Grand Chancelier pour son accueil, rappelant le rôle décisif de l’un de ses prédécesseurs, le général Douin, pour l’attribution de la croix de chevalier à une douzaine d’épouses de nos camarades les plus mutilés. Dans son message d’accueil, le Grand Chancelier a fait part de son plaisir de recevoir les aveugles de guerre à l’Hôtel de Salm qui est un peu leur maison, un très grand nombre d’entre eux ayant été ou étant membres des Ordres Nationaux.

à gauche, le général d'armée Benoît Puga, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur

 

 

La journée s’est poursuivie par un dîner dans un restaurant proche du Cercle National des Armées (CNA) avec la participation de M. et Mme Hardy venus présenter le livre «Amandine, les femmes de Cardabel» de Marie de Paget.  Ce roman qui relate la vie des épouses pendant la Grande Guerre a été transcrit en braille par Mme Hardy.  Il est disponible sur demande auprès du comité de Rennes de l’Association Valentin Haüy.

Le lendemain, après une matinée libre, nous étions une cinquantaine de convives à nous retrouver dans un salon du CNA pour participer au déjeuner du Centenaire. Félicitations à nos invités, principalement des enfants et petits-enfants d’aveugles de guerre qui nous ont rejoint en ayant bravé les difficultés de déplacement consécutives aux événements qui se sont déroulés le 8 décembre à Paris, notamment dans le huitième arrondissement.

 

photo du groupe au Cercle National des Armées

 

 

Les étapes suivantes de la célébration du centenaire devant se dérouler à l’École Militaire située sur la rive gauche de la Seine, il a été nécessaire d’improviser le déplacement du groupe, le car prévu ne pouvant pas circuler à cause des manifestations. Mais, les aveugles de guerre en ayant vu d’autre, quelques-uns avec deux taxis téméraires et le reste en métro, tous ont pu rallier la chapelle Saint-Louis  de l’École Militaire. Ils ont ainsi assisté en compagnie de leurs invités à la messe célébrée par le père Jehan-François Audin, aumônier de l’École Militaire, en mémoire des aveugles de guerre et épouses décédés. L’animation musicale de la célébration a été assurée par la Chorale Franco Allemande de Paris (CFA) sous la direction de Thomas Carré, fils, petit-fils et arrière-petit-fils de nos camarades Jean Carré, Émile Cornu et Paul Planquette.

André Casquet, porte-drapeau de l'UAG, et son épouse, Jocelyne


Après la messe célébrée devant une nombreuse assistance, l’hommage aux aveugles de Guerre s’est poursuivi à travers le concert donné par la CFA de Paris, toujours sous la direction de son maître de chœur. Le programme proposé et la haute qualité de l’interprétation des 50 choristes accompagnés au piano ou à l’orgue, associés à l’acoustique de la chapelle Saint-Louis, ont fait de ce récital un moment privilégié en dehors du temps propice au détachement, malheureusement momentané, des contingences environnantes. Ce concert s’est également conclu dans l’émotion car, après 10 années passées à la direction de la chorale, Thomas Carré a annoncé qu’il transmettait le relais. Nous lui adressons, ainsi qu’à Mme Anne Cariou, présidente de la CFA de Paris, et à l’ensemble des choristes, nos très sincères et chaleureux remerciements pour avoir contribué magnifiquement au prestige de la célébration du centenaire de l’UAG.

à gauche, Madame Anne Cariou et Thomas Carré

Pour conclure cet après-midi, le public a été convié à se retrouver autour d’un cocktail offert par la Fondation des Aveugles de Guerre dans le salon Foch de l’École Militaire. Pierre Tricot, président de la Fondation, a remercié les camarades, veuves, conjoints ou accompagnateurs pour avoir participé à ces journées et ainsi représenté celles et ceux, qui empêchés par la maladie, l’âge ou la distance, n’ont pas pu être des nôtres et se sont associés par la pensée à l’hommage rendu à leurs camarades. Des remerciements ont aussi été adressés aux représentants des autorités civiles et militaires, de l’ambassade de la République Fédérale d’Allemagne, des associations d’anciens combattants, d’invalides de guerre ou d’aveugles civils qui nous ont fait l’amitié d’être à nos côtés en ce jour important pour notre mémoire collective. Pour leur exprimer notre gratitude, il a été remis à toutes les personnes présentes le petit recueil de poésies réalisé par la Fondation à l’occasion de ce centenaire.

cocktail à l'Ecole Militaire

 

Enfin, il nous faut aussi témoigner notre reconnaissance aux membres du bureau de la Fondation pour leur implication à la bonne réalisation de cet événement ainsi qu’à Danielle Nicolas qui, en sa qualité d’assistante de direction, en a assuré la préparation pratique et pris une part importante à son succès.