Bulletin d'Information
BULLETIN TRIMESTRIEL
DE
L’UNION DES AVEUGLES DE GUERRE
reconnue d’utilité publique par décret du 9 avril 1921
ET
JOURNAL DES SOLDATS BLESSÉS AUX YEUX
Extrait du numéro d'octobre-novembre-décembre 2013
Éditorial
En ce début d’année, je ne manquerai pas à la tradition en vous présentant mes meilleurs vœux ainsi qu’à l’ensemble de vos familles et de vos proches. Que 2014 soit synonyme pour vous de petites ou grandes joies.
Mes vœux s’adressent aussi en particulier à ceux qui d’entre vous sont diminués par l’âge ou la maladie. A ceux-là, je tiens à leur dire courage. Mes pensées vont aussi vers ceux qui, durant l’année écoulée, ont connu des malheurs. Que 2014 soit l’année de l’apaisement.
J’associe à mes vœux l’ensemble des membres du bureau qui, sans relâche, oeuvre pour que notre Union soit une chaîne d’amitié et de solidarité. Ce bureau a été réélu le 14 novembre dernier et il se compose ainsi :
Président honoraire : Général Pierre Guillermet
Secrétaire général : Capitaine Pierre Tricot
Vice-président : Monsieur André Casquet
et moi-même comme Président.
Concernant notre trésorier, il s’agit toujours de notre ami Jean-Noël Lavigne qui a été élu pour 3 ans par l’assemblée générale de 2012.
Ce bureau aura fort à faire car, comme je vous l’ai indiqué dans une lettre circulaire du 14 novembre dernier, le conseil d’administration a admis l’éventualité d’une dissolution de l’Union à la date du 31 décembre 2014. Pour que cette dissolution soit effective, il m’appartiendra de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 26 mai 2014. Pour que cette assemblée puisse délibérer valablement, il faut que les deux tiers des membres y soient présents. Je doute fort que ce quorum soit atteint le 26 mai et pour cela, nous avons prévu de re-convoquer une assemblée le 12 juin. Cette assemblée pourra valablement délibérer quel que soit le nombre de ces participants. En attendant, le bureau reste à votre disposition et à la disposition de l’Union pour son fonctionnement courant. L’année 2014 est aussi une année d’élections. Comme vous le savez, au mois de mars 2014 il y aura des élections municipales et quelques mois plus tard des élections européennes. Je vous encourage à vous rendre aux urnes pour ces scrutins afin de prouver aux autorités que les aveugles de guerre et leurs ayants droit ne se désintéressent pas de la vie démocratique de la France. Un grand nombre d’entre nous se sont battus pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Que les jeunes générations s’en souviennent.
Pascal Clet
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Les Grands Invalides de Guerre ravivent la Flamme de la Nation
Le 13 novembre, à l’invitation des présidents des associations membres du Comité d’Entente des Grands Invalides de Guerre, une délégation de l’UAG composée d’une quarantaine de personnes était présente sous l’Arc de Triomphe à la cérémonie du ravivage de la Flamme de la Nation.
La solennité de cette cérémonie organisée pour commémorer le 90ème anniversaire de la Flamme sur le tombeau du Soldat Inconnu a été grandement rehaussée grâce à la participation de la musique des élèves du Prytanée National Militaire de La Flèche. La tenue et la prestation de ces jeunes musiciens, sous la direction de l’adjudant Wéber, ont impressionné l’ensemble des participants.
Le général Pierre Guillermet a procédé au ravivage de la Flamme, renouvelant ainsi le geste réalisé le 13 novembre 1923 par le commandant Henri Izaac, président de l’époque de l’Union des Aveugles de Guerre.
Le général Guillermet ravive la flamme
La présence, aux côtés des présidents des associations de grands invalides de guerre, du lieutenant Bourgouin, jeune militaire blessé membre de la garde à l’étendard de l’Institution Nationale des Invalides, symbolisait la continuité et la fraternité entre les différentes générations de blessés.
Au nom du Comité d’Entente, Pierre Tricot a déposé une gerbe en hommage à la mémoire des soldats grands mutilés pour la France.
Le drapeau de l’UAG était porté par notre camarade Alain Beucher guidé par son épouse.
A l’issue de la cérémonie, la délégation s’est retrouvée pour un dîner convivial dans un restaurant proche du siège.
Actes notariés et validité de la signature d’un aveugle
Cet article répond aux questions récurrentes que se posent certains membres de l’UAG sur la nécessité ou non de témoins pour valider leur signature sur des documents officiels.
Extrait du Bulletin CFPSAA Infos 2013 - 9 – du 9 octobre 2013 – Notaires et signatures de deux témoins- de Bernadette PILLOY
S’agissant du problème récurrent de l’exigence de la signature de deux témoins devant notaire, voici tout d’abord un extrait d’un échange envoyé sans référence à une liste de discussion où elle a eu lieu, mais avec référence à un article de doctrine publié dans une revue notariale datant de quelques années mais toujours d’actualité, puis la loi précisant la profession de notaire.
La procédure est différente selon qu’il s’agit d’un acte notarié quelconque ou d’un testament.
Citation : Le principe c'est que les actes notariés sont "reçus par un seul notaire" (article 9 de la loi du 25 ventôse an XI, toujours en vigueur). Le fait que la personne soit aveugle ne change rien, ce qui compte étant qu'elle ait toute sa capacité mentale.
[ …]. La seule exception qui s'applique aux personnes qui, soit ne savent pas signer, soit ne le peuvent pas, qu'elles soient aveugles ou non d'ailleurs, est prévue au 3° de l'article 9 de cette même loi, qui dispose alors que « les actes dans lesquels les parties ou l'une d'elles ne sauront ou ne pourront signer seront soumis à la signature d'un second notaire ou de deux témoins. » Dès lors, si la personne aveugle ne sait pas signer, elle l'indique au notaire et c'est seulement là qu'il a le droit, et même le devoir, d'exiger soit un second notaire - mais il ne le fera pas car sinon il sera obligé de partager les frais en deux - soit donc de deux témoins. En dehors de cette hypothèse légale, le notaire n'est pas dans l'obligation de requérir ces deux témoins. Néanmoins, comme l'écrivent Philippe Chazal et Jean-Pierre Schricke, "pour un acte notarié, c'est une mesure de prudence et non une obligation dès lors que l'aveugle peut signer (voir La Semaine Juridique Notariale et Immobilière
n° 24, 15 Juin 2001, p. 1020, « Le consentement de l'aveugle ».
Donc, si la personne aveugle peut signer, c'est une mesure de prudence, notamment pour permettre une lecture impartiale du document, pour constituer une preuve en cas de litige ou encore, au pénal, éviter la qualification d'abus de faiblesse. Si elle ne peut pas signer, la présence des deux témoins constitue une obligation légale.
Fin de la citation.
La loi du 25 ventôse de l'an XI organisant la profession de notaire, sur légifrance, est toujours en application mais a été légèrement modifiée, les dates sont indiquées.
Il en ressort que la nécessité de deux témoins n'est affirmée que :
- 1. Pour les actes de révocation d'un testament.
- 2. Si les parties ne savent pas ou ne peuvent pas signer.
La loi de 2007 sur les tutelles et curatelles exige le respect d’une procédure très protectrice de l'autonomie des personnes quand il s’agit de limiter leurs droits de gestion de leurs affaires et favorise l'expression de la manifestation de la volonté par les personnes, avec une protection juridique des personnes vulnérables, dont les aveugles ne font pas partie en raison de leur seul handicap visuel. Seule la personne handicapée visuelle déclarant qu'elle ne peut ou ne sait signer a droit à deux témoins, mais on ne peut l'imposer à une personne handicapée visuelle déclarant qu'elle peut ou sait le faire.
Sauf à penser que tous les notaires ne pensent qu'à exploiter la cécité de leurs clients.... et à commettre ainsi abus de faiblesse ou de confiance.
C'est donc à chacun de faire son choix et non au notaire.
Loi du 25 ventôse an XI :
Article 9
Créé par Loi 1803-03-16 Bulletin des Lois, 3è S, B. 258, n° 2440
Modifié par Loi 66-1012 1966-12-28 art. 2 JORF 29 décembre 1966
Modifié par Décret n°71-941 du 26 novembre 1971 - art. 1 (V) JORF 3 décembre 1971
Les actes notariés pourront être reçus par un seul notaire, sauf les exceptions ci-après :
1° Les testaments resteront soumis aux règles spéciales du code civil ;
2° Les actes contenant révocation de testament et les procurations données pour révocation de testament seront, à peine de nullité, reçus par deux notaires ou par un notaire assisté de deux témoins.
La présence du second notaire ou des deux témoins n'est requise qu'au moment de la lecture de l'acte par le notaire et de la signature des parties ou de leur déclaration de ne savoir ou de ne pouvoir signer, et la mention en sera faite dans l'acte, à peine de nullité.
3° Les actes dans lesquels les parties ou l'une d'elles ne sauront ou ne pourront signer seront soumis à la signature d'un second notaire ou de deux témoins.
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Extrait du numéro d'avril-mai-juin 2013
Éditorial
Depuis la création de l’UAG, 500 éditoriaux ont été rédigés et publiés. Celui-ci est le 500ème et il mérite toute notre considération.
L’assemblée générale s’est tenue le 30 mai 2013 dans une ambiance amicale et de réelle efficacité.
De nouveau la question de notre avenir s’est posée. Il a été décidé de donner au bureau un moment de réflexion supplémentaire. Le conseil d’administration a donc suggéré qu’il soit maintenu sous sa forme actuelle jusqu’au conseil d’administration de novembre prochain, date à laquelle un nouveau bureau sera élu pour faire face aux importantes décisions qui seront à prendre en 2014.
Á la demande de nos camarades, je reste donc président.
Bien sûr, j’aurais souhaité de tout mon cœur que l’UAG continue à survivre le plus longtemps possible, mais le poids des années est un obstacle de plus en plus difficile à franchir pour faire face aux obligations d’une association telle que l’UAG, dont les membres, heureusement, ne se renouvellent pas.
Il y a près d’un siècle que nos anciens l’ont fondée. Pouvaient-ils prévoir que les évènements terribles que nous avons vécus au cours de notre vie ont fait que cette survie a été rendue possible et nécessaire ?
Nous avons le sentiment que vis-à-vis d’eux notre mission a été accomplie.
Je vous souhaite un bel été et je vous donne rendez-vous à la rentrée pour reprendre nos travaux.
Pierre Guillermet
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Editorial du 1er janvier 1919
Le devoir qui s’impose
Née comme vous le savez le 1er décembre 1918, l’U.A.G., quelque peu étonnée de se sentir un être consistant après quatre années d’enfantement difficile, ayant ouvert les yeux sur le monde, s’est senti tout d’abord un irrésistible besoin d’exprimer ce qu’elle pensait, ce qu’elle souhaitait, ce qu’elle voulait.
Sa voix si faible risquait de n’être pas entendue, de tous ceux à qui elle comptait s’adresser. Un secours puissant vient enfin lui donner la possibilité de réaliser son désir : un ami des aveugles, qui, dans une circonstance précédente, avait déjà mis les moyens matériels de son imprimerie à la disposition du premier groupement d’aveugles ayant cherché à s’unir, vient de renouveler son geste généreux et sympathique en faveur de l’U.A.G., dont le bulletin sera désormais imprimé gratuitement par les soins de l’imprimerie Bauer et Dubois, à Paris. Á ces gens de cœur, qui ont compris la bonne œuvre que comptait réaliser notre Union, et qui, d’une façon si désintéressée, vont nous aider si puissamment à la remplir, j’adresse ici les remerciements émus et l’expression de la reconnaissance de tous les aveugles de guerre.
Je me propose d’ailleurs, à la prochaine réunion de notre conseil d’administration, de faire voter par les camarades l’inscription d’office de nos nouveaux amis, comme membres bienfaiteurs de l’U.A.G.
Ce premier devoir de reconnaissance rempli, il me semble nécessaire d’indiquer aux membres de notre Union, quelle doit être désormais la règle de conduite à adopter pour tous et par tous.
Nous répondrions mal au titre pris par notre association si l’U.A.G. n’était véritablement et effectivement l’union de tous les aveugles de la guerre.
Tombés pour une même cause, supportant le même douloureux sacrifice, plongés dans les mêmes ténèbres, quels que soient nos gardes et nos conditions sociales, nous sommes déjà unis par la même communauté de mutilation. On comprendrait mal que tant de titres qui nous rendent solidaires les uns des autres, n’aient pas pour conséquence de nous rapprocher très étroitement, de nous pousser à former un bloc compact, afin de nous aider mutuellement à nous relever d’abord, puis à supporter le poids de nos blessures, pour nous permettre enfin de reprendre dans la vie la place que la société a le devoir de nous faire.
La presque totalité des aveugles de guerre, dont les adresses avaient pu nous être communiquées, ont répondu à notre appel avec un empressement significatif. Tous avaient compris, inutile donc de prêcher des convertis. Mais si nous voulons, aux yeux des pouvoirs publics, représenter effectivement la cause des aveugles de guerre, il faut que nous ayions derrière nous le bloc compact de tous ceux qui se réclament à ce titre.
Ne disposant que de mille adresses d’aveugles, nous n’avons pu ainsi recueillir les suffrages que d’un tiers environ de blessés aux yeux. C’est sur vous que nous comptons pour provoquer l’adhésion à l’U.A.G. de ceux qui, indécis, n’ont pas répondu à notre appel, et de ceux qui, beaucoup plus nombreux et ignorés, n’ont pu être touchés par la lettre de l’aspirant Bourguignon.
L’U.A.G. est constituée, ses statuts sont rédigés, déposés, notre Société a été déclarée ; elle a donc vie. C’est à nous tous que s’impose le devoir de lui donner la force utile, indispensable, par le nombre de ses adhérents. Que chacun de nous, dans sa sphère d’action, recherche ceux de nos camarades d’infortune qui ignorent encore qu’une union s’est fondée pour la défense de nos intérêts communs, et que les adresses ainsi obtenues soient envoyées le plus tôt possible à notre siège social,
38 rue du Mont Thabor, à Paris.
Pour tous ceux qui disposent de quelques loisirs, c’est maintenant un devoir sacré que de faire en faveur de notre Union, la propagande active dont la réalisation justifiera le titre même que nous avons adopté.
Un autre devoir s’impose. Aveugles de guerre, nous revendiquons hautement l’association de ces trois mots, parce qu’ils sont à la fois la justification de notre origine, de notre légitime fierté, et de la consolation que nous savons y trouver par la satisfaction du devoir accompli. Aveugles de guerre, nous étions hier pendant les hostilités, aveugles de guerre, nous serons encore demain pendant la paix ; nous serons une seule génération sans descendance, mais il y aura des aveugles de guerre, tant qu’un seul de nous survivra.
Les services rendus au pays, les sacrifices librement consentis, constituent pour nous une véritable hypothèque sur la société ; celle-ci reconnaissante envers ses défenseurs, s’efforce par tous les moyens de prouver sa gratitude. Ne lui rendons donc pas la tâche difficile en l’obligeant à éparpiller ses efforts et à aller rechercher elle-même dans les multiples associations, dites de Guerre, ceux envers qui elle a contracté une dette sacrée.
Tant que l’Union des Aveugles de Guerre était inexistante, quelques camarades, sollicités par des associations d’aveugles, gagnés par une campagne de propagande, désireuse d’établir qu’une fois la paix signée, il n’y aurait plus que des aveugles tout court, ont adhéré à divers groupements étrangers à l’armée et, par conséquent, mixtes dans leur composition.
La lacune ayant été réparée, et le groupement unique d’aveugles de la guerre ayant enfin été réalisé, ce serait, de la part des anciens combattants, renier leur origine que de ne pas adhérer à l’U.A.G. avec la plénitude de leurs moyens et la liberté absolue d’eux-mêmes. Le grand public saura ainsi désormais, qu’en se fixant sur l’Union des Aveugles de Guerre, son effort financier ira directement et exclusivement à ceux qu’il se propose d’atteindre. Se concentrant ainsi sur un seul objectif, cet effort sera plus puissant, plus fécond pour vous, plus certain pour tous, et comme le titre même de votre Union lui rappellera les dangers courus par le pays et évités par votre sacrifice, cet effort financier pourra et devra se prolonger au bénéfice exclusif de l’U.A.G.
En résumé, donc, deux devoirs s’imposent à tous les membres de l’U.A.G. : amener par une propagande soutenue tous les aveugles de guerre à former bloc dans le sein de l’U.A.G. ; n’y entrer que les mains libres de toute obligation extérieure afin d’éviter la confusion dont vous seriez les seules victimes.
Il ne peut, il ne doit y avoir qu’une seule Union des Aveugles de Guerre.
L’U.A.G.
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Un anniversaire mémorable
Le 14 avril 2013 restera dans les annales de la régionale des aveugles de guerre d’Alsace-Moselle comme une journée exceptionnelle où nous avons fêté dans la joie les 90 printemps de notre président d’honneur,
M. Litzenburger.
En effet, pour marquer cet évènement, il a convié le comité ainsi que quelques amis à Dalhenheim, notre point de chute habituel, à se retrouver autour d’une bonne table pour célébrer la vaillance et le dynamisme de notre nonagénaire.
Comme chaque printemps, nous avons la coutume de nous rencontrer en comité pour échanger et préparer notre assemblée générale. Nous nous sommes retrouvés à 11 heures pour une courte réunion. Il s’agissait surtout de faire le bilan de 2012 et de préparer l’assemblée générale 2013 prévue le 5 septembre prochain, toujours à Dalhenheim.
Nous sommes encore 11 camarades avec notre trésorier, M. Backert, et 17 veuves. En 2012, un camarade, M. Knabb, nous a quittés ainsi que Mme Schwanner.
Le bilan financier est satisfaisant et nous remercions M. Backert et sa fille pour ce travail fait avec minutie.
De là, nous passons à la fête avec photos, vœux et félicitations pour notre président d’honneur qui, durant de longues années, a dirigé la régionale avec compétence, constamment assisté par Alice sa fidèle secrétaire et de Jean-Pierre, son chauffeur toujours disponible.
Nous avons trinqué à sa santé en lui souhaitant encore de longues années en bonne forme.
L’après-midi s’est déroulé dans la bonne humeur, tout en appréciant un excellent menu prévu par Aloÿse. Avant de nous quitter, un accordéoniste nous a fait la surprise de jouer quelques airs de musique en son honneur. Cette journée a passé trop vite et nous nous sommes donné rendez-vous à une prochaine occasion !
Joséphine Roehrig
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Amitié franco-allemande des aveugles de guerre
Nous commémorons en 2013 le 50ème anniversaire du Traité de l'Élysée, signé par le chancelier Konrad ADENAUER et le général Charles de GAULLE, traité fondateur de l'amitié et de la réconciliation franco-allemande.
Rapidement après la fin de la seconde guerre mondiale, les aveugles de guerre français et allemands ont tissé des liens d'amitié, se plaçant ainsi à l'avant garde des actions de rapprochement entre les deux pays.
Le rapport moral de l’UAG pour l’année 1954 mentionne les contacts pris avec les aveugles de guerre étrangers, dont les allemands.
Dans son allocution prononcée le 14 décembre 1993, lors du 75ème anniversaire de l'UAG, le docteur Franz Sonntag, président du BKD (Bund des kriegsblinden Deuschlands- association des aveugles de guerre allemands) a souligné que ce sont les aveugles de guerre français, qui en 1954, tendirent la main aux aveugles de guerre allemands et préparèrent la voie de la coopération internationale. Lors de cette cérémonie, le docteur Sonntag a remis la croix d’or du BKD au vice-président de l’UAG, Xavier Camillerapp, ainsi qu’au président de la section Alsace-Moselle, Aloÿse Litzenburger, louant les services rendus par ces deux « Kamaraden » français dans la consolidation des liens entre les aveugles de guerre des deux pays.
En décernant à Émile Cornu la croix de Commandeur de l'Ordre du Mérite, M. von Weizsäcker, président de la République Fédérale d'Allemagne a manifesté le degré d'estime qui, du côté allemand, revient à l'U.A.G et plus particulièrement à son président. Les insignes lui furent remis à l'ambassade d'Allemagne à Paris le 12 janvier 1994 par M. Oskar Rudolph, ministre plénipotentiaire.
Dans son discours émouvant, le ministre a reconnu les immenses talents d’Émile Cornu avec lesquels il avait approfondi et consolidé la coopération pleine de confiance entre les aveugles de guerre français et allemands. De même le Président du BKD, le Docteur Sonntag, a honoré les mérites du Président Émile Cornu : « C’est avec une grande joie que je participe à la cérémonie de la remise des insignes de l’Ordre au Président de l’UAG. L’attribution de la Croix de l’Ordre National du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne est une reconnaissance éminente de l’action du Président Émile Cornu. Depuis des dizaines d’années, il s’emploie à la construction d’une coopération basée sur la confiance entre les aveugles de guerre français et allemands. Je suis persuadé que cette distinction contribuera à continuer d’approfondir la collaboration entre l’UAG et le BKD. Je suis heureux d’apporter les vœux amicaux de bonheur des 3 000 aveugles de guerre allemands. »
Le président Émile Cornu (au centre) et le docteur Franz Sonntag, président des aveugles de guerre allemands (à droite), lors de la remise de sa croix de Commandeur de l’ordre du Mérite de la R.F.A. (Ambassade d’Allemagne - Paris, 12 janvier 1994)
Sous l'impulsion du docteur Sonntag, les aveugles de guerre français et allemands se sont regroupés au sein d'une organisation : l'Internationaler Kriegsblinden Kongress. Les premiers congrès se sont déroulés à Blankenheim en 1967 et à Paris en 1970. En 1973, la réunion a eu lieu à Londres, l’Allemagne et la France étant rejointes au sein de l’IKK par l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, l’Italie et le Royaume-uni.
M. Cornu en était l'un des vice-présidents. Jusqu’à 2009, l'IKK a tenu un congrès tous les 3 ans au cours duquel étaient étudiées les conditions de vie des aveugles de guerre dans les différents pays
La présidence est actuellement assurée par M. Neuville Clarence de la République Sud Africaine, mais la diminution des effectifs et des ressources dans de nombreuses associations a contrarié la tenue de la réunion prévue à Johannesburg en 2012.
Des relations amicales se sont également établies entre les groupements régionaux français et allemands des deux côtés de la frontière (Alsace-Lorraine et Bade-Wurtemberg).
Le 17 octobre 1994 à Stuttgart, Franz Sonntag a été décoré de la croix de chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par le consul général de France en remerciement pour son engagement en faveur du rapprochement entre tous les aveugles de guerre européens et mondiaux.
Pierre Tricot
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